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4ème Forum Social Mondial - Mumbai - du 16 au 21 janvier 2004 | |||||
Accueil | Le contexte de l'Inde | Peaceboat | Dalits | Ouverture | Les droits de l'enfant | |
Condition féminine | Entre fête et revendications | Médias | Manif | Droits sociaux | Iimpérialisme | |
Compte-rendu par Guillaume Bertrand |
Aux détours du FSM | Entretien avec Chico Whitaker | Clôture | Carte postale | Conclusion | Liens |
Le contexte de l'Inde
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En se
transportant en Inde, le Forum Social Mondial entre de plein pied dans les
problématiques qui touchent spécifiquement le sous
continent indien. Dés mon arrivée en Inde, j'ai senti cette
attente vis-à-vis du Forum Social Mondial pour apporter un début
de solutions dans les problèmes locaux à travers les témoignages des militants indiens rencontrés. Quand on circule entre l'aéroport de Mumbai et Goreagon où se tient le Forum Social Mondial on est vraiment frappé par ce que l'on découvre : des grandes tours d'immeubles coexistent tout près des bidonvilles, les petits cours d'eau comme les fleuves côtiers présentent toutes les caractéristiques d'un égout à ciel ouvert, des enfants totalement nus ou presque se livrent à la mendicité, des familles entières dorment dans la rue à même le sol, parfois avec des couvertures et des cartons contenant leurs effets personnels. Si l'écart entre les plus riches et les plus pauvres est au moins aussi important qu'en Amérique Latine, l'Inde se caractérise par d'autres difficultés qui sont liées aux religions et au communalisme. En premier lieu, il y a bien entendu le problème des castes et les dalits, principalement en zone rurale, sont considérés comme des intouchables et vivent exclus du reste de la société. La domination de l'homme sur la femme s'exprime là aussi avec une violence stupéfiante : Il y a bien sur les femmes musulmanes qui pour beaucoup doivent porter la Burka mais les femmes hindouistes ne sont pas mieux considérés. Bien que la pratique soit interdite, on assiste encore à travers les régions du Gujarat et du Maharastra à des meurtres de femmes veuves qui selon un rite hindou doivent mourir après le décès de leur mari, et bien souvent la belle famille organise un accident comme un incendie de cuisine, histoire que les autorités ne s'alarment pas trop. Le communalisme hérité en partie de la décolonisation résulte de la partition de l'Inde en plusieurs Etats comme le Pakistan et le Bengladesh. Dans chacun de ces pays, les communautés religieuses qu'elles soient majoritaires ou minoritaires ont tendance à s'affronter et veulent imposer parfois leur religion à l'ensemble de la population. Dans ce contexte, la mondialisation n'a fait qu'accentuer les inégalités entre riches et pauvres et stimule les fanatismes religieux qui se nourrissent de la misère, entraîne une exacerbation des tensions et accentue le retour du patriarcat avec toute la violence faite aux femmes que cela implique. L'engagement des mouvements sociaux indiens dans le mouvement altermondialiste traduit une certaine prise de conscience certes encore minoritaire dans la population qu'une grosse partie d'entre elle est écartée du gâteau de la prospérité mondiale. On peut dire aussi que les préoccupations locales donnent un contenu particulier à ce Forum Social Mondial tel que la lutte contre le militarisme qui caractérise de nombreux régimes politiques de la région, la lutte contre le racisme et en particulier la lutte contre le fondamentalisme religieux et l'aspiration des peuples de la zone Asie-Pacifique à plus de démocratie. A Mumbai, les militants asiatiques préfèrent volontiers aux termes "libéralisme" et "capitalisme" la notion d'"impérialisme" pour parler de leur lutte contre les dominations qu'elles soient d'ordre économiques ou militaires. Si le slogan "Un autre monde est possible" est particulièrement repris à Bombay, cela montre que la société indienne bouge. Mais le poids de la religion hindou qui tend a faire accepter aux plus pauvres leur situation depuis des siècles demandera du temps pour que les changements soient vraiment profonds. |
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